Karyne Lamidieu
En ce week-end de la fête d’Alcoutim,1 Adriano se promenait tranquillement, une bière à la main, bavardant çà et là avec les personnes qu’il connaissait. Cette fête rassemblait beaucoup de monde et éit le point final des festivités estivales du concelho 2. Ce samedi était beau et chaud. Adriano sentit une tape sur son épaule, se retourna ; quelle ne fut pas sa surprise de tomber sur son cousin Eduardo :
« Salut cousin !
– Salut Eduardo, comment ça va ? répondit-il sans trop d’enthousiasme.
– « Ed » s’il te plaît…
– Oui, « Ed »… dit-il en mimant des parenthèses avec ses doigts.
– Je préfère ça !
– Encore en vacances au pays ?
– Oui, comme tu peux le voir… Et toi ? Toujours à bosser ?
– Tout le monde n’a pas la chance d’avoir cinq semaines de vacances3…
– C’est ça… Allez, à plus, cousin ! »
Eduardo s’éloigna sans crier gare pour parler avec quelqu’un d’autre, en plantant Adriano au milieu de la rue.
Adriano détestait son cousin, qui était la référence de la réussite dans la famille : il vivait en France et revenait régulièrement au Portugal, les bras chargés de cadeaux, avec toujours une nouvelle voiture, parfois une nouvelle compagne : il aimait montrer qu’il avait le portefeuille bien rempli. Adriano avait bien tenté sa chance en France, lui aussi, à Perpignan, mais son aventure s’était soldée par un échec, car il était malheureusement tombé sur un patron véreux qui payait au noir et maltraitait ses ouvriers. Il avait donc fini par revenir au pays, car après tout « la misère serait moins pénible au soleil »4.
Ce que la famille ne savait pas, pourtant, c’est que la vie d’Ed était en réalité une grande supercherie. Il s’était inventé une vie sur les réseaux sociaux, mais il ne vivait pas du tout dans le magnifique appartement avec vue sur la mer dont il montrait les photos à qui voulait bien les voir. Non, il s’agissait d’un appartement témoin dont son patron était propriétaire. En fait, il logeait en colocation avec des collègues, économisait toute l’année pour venir flamber en Algarve pendant ses vacances, et louait une berline dernier cri pour faire croire à tout le monde qu’il menait la grande vie.
Adriano, lui, à trente ans, n’en pouvait plus de sa toute petite vie d’ouvrier maçon, sans la moindre reconnaissance de la part de quiconque. Il survivait, comme nombre de ses compatriotes, avec le salaire minimum légal5, à compter presque chaque euro. Il conduisait une voiture de plus de vingt ans, vivait dans un appartement social de la ville d’Alcoutim, s’habillait chez le Chinois6 du coin ou sur les marchés, alors qu’il ne rêvait que de confort, de voyages, de luxe, de soirées en rooftop et de bling bling, comme tous les jeunes gens de son âge. Il croisait tellement de personnes comme Eduardo, des bobos de Faro ou de Lisbonne et, pire encore, des touristes étrangers si bien sapés, au volant de voitures racées flambant neuves, au bras de femmes si joliment apprêtées, que sa condition l’écœurait au plus haut point. Pour rajouter à son désespoir, il n’avait personne dans sa vie. Il n’était ni rebutant ni désagréable, mais il n’avait jamais trouvé l’amour, allant d’aventures sans lendemain en rencontres avortées. Il subissait les railleries incessantes de ses connaissances parce qu’il était toujours vieux garçon, alors que ses copains d’école étaient tous déjà mariés et pères de famille.
Mais en voyant son cousin, ce jour-là, il eut soudain un déclic : ça ne pouvait plus continuer ainsi ! Il fallait que les choses changent ! Le soir même, il élabora un plan diabolique. Son objectif était clair : mener la grande vie lui aussi, et pour cela il lui fallait trouver une femme. Mais pas n’importe laquelle ! Il visait le “haut de gamme” : charmer une étrangère au compte en banque bien garni et la plumer bien tranquillement, pour ne plus avoir à trimer sous le soleil de plomb de l’Algarve. Si au passage elle était jolie et pas trop vieille, il ne bouderait pas son plaisir, et savourerait sa victoire sur la vie en rendant son cousin et ses amis verts de jalousie, et en accédant ainsi au monde de la jet-set de l’Algarve !
Il se donna donc un bon mois pour reprendre sa vie en main, afin d’être prêt pour le Festival International de musique du Guadiana7 : il arrêta de fumer, se mit au sport et à manger sainement, ce qui lui permit de retrouver une belle silhouette. Il passa par les cases coiffeur, barbier et esthéticienne pour prendre soin de son apparence. Il profita des soldes au Mar Shopping de Loulé pour s’offrir, grâce à un crédit à la consommation, un costume trois pièces ainsi que quelques tenues sportswear et de belles paires de chaussures chez Lion of Porches8 ; quoi de plus chic que le style anglais ?
Il acheta également un portable dernier cri pour coller au style du « nouvel Adriano » : un hipster dandy à la portugaise. Il était conscient qu’il avait maintenant un crédit conséquent sur le dos, mais cela ne l’inquiétait pas : c’était un investissement à long terme et il récolterait rapidement les fruits de ses efforts. Il avait si bien négocié son prêt à la consommation qu’il put signer un contrat de location, pour six mois, d’une magnifique villa neuve avec piscine à débordement donnant sur le Guadiana. Les dés étaient jetés…
Adriano était méconnaissable. Pour sa première “chasse”, il se rendit à un concert à la praia fluvial 9 d’Alcoutim, où se produisait son groupe préféré, Margem do Rio1010. Après avoir commandé un Gin Tonic, il aperçut une magnifique trentenaire d’une beauté fatale. Il l’accosta, verre à la main, et entama la conversation. Elle était brésilienne, s’appelait Alina, avait un sourire ravageur, des propositions à faire pâlir, et des yeux d’un vert émeraude qu’il n’avait encore jamais vu. Il la trouva si sublime et si chic dans son ensemble Chanel, avec sa grâce naturelle, presque féline, qu’il tomba immédiatement sous son charme, un vrai coup de foudre !
Après quelques regards et quelques phrases échangés, elle se livra :
« Je pense que notre rencontre est un signe du destin… Nous sommes faits l’un pour l’autre !
– Je ressens exactement la même chose que toi, » lui répondit-il sincèrement.
Ils passèrent une délicieuse soirée, comme deux ados qui tombent amoureux, sans voir le temps défiler, à échanger sur leurs vies et leurs rêves. Alina lui confia qu’elle avait vingt-huit ans, était célibataire, sans enfant. Elle avait grandi en orphelinat et ne se connaissait pas de famille. Elle avait fait fortune avec une start-up d’articles de couture, et après l’avoir vendue, elle s’était offert un terrain sur les hauteurs de Rio de Janeiro dans le but d’y construire une villa, ainsi qu’un petit voilier pour faire un voyage autour du monde. Elle lui expliqua qu’elle avait choisi de faire escale à Alcoutim pour visiter l’arrière-pays de l’Algarve et de l’Andalousie, et qu’elle était arrivée la veille.
En la quittant au petit matin, Adriano lui proposa de lui servir de guide pour ses visites. Elle accepta avec enthousiasme, et déclara qu’elle n’était pas vraiment à l’aise au volant du cabriolet qu’elle venait d’acheter pour l’occasion. Ils échangèrent leurs numéros et se promirent de se rappeler dès le lendemain.
Pendant toute sa journée de travail, il ne pensa qu’à elle : oublié, son plan diabolique ! Elle avait raison, elle était faite pour lui, il le savait, il le sentait au plus profond de son âme ! La nuit suivante il ne put fermer l’œil. Elle était parfaite, même dans ses rêves les plus intimes il n’aurait pas cru rencontrer une femme pareille.
Le lendemain matin, quand son réveil sonna, il appela son patron pour lui demander un congé sans solde d’au moins trois semaines, que ce dernier accepta sans problème car plusieurs chantiers venaient d’être annulés. Puis il appela Alina, qui répondit immédiatement. Ils échangèrent quelques banalités et convinrent de passer la journée ensemble. En un claquement de doigts, elle était là, au pied de la villa, dans sa décapotable, plus belle que jamais. Ils partaient à l’aventure avec leurs sacs de plage dans le coffre. Ils commencèrent par prendre leur petit déjeuner en terrasse, dans le centre d’Alcoutim, puis décidèrent qu’ils iraient au Cap Saint Vincent1111 par l’autoroute et remonteraient la côte au gré de leurs envies.
Cette vie d’insouciance dura une semaine, entre balades, grands restaurants, soirées VIP qu’Adriano mettait un point d’honneur à organiser et à régler. Elle était sa princesse et il ne lui refusait absolument rien. Elle semblait si heureuse à son bras. Elle lui répéta plusieurs fois qu’elle avait trouvé son prince charmant. Quand ils étaient à la villa, elle lui préparait de bons petits plats, le couvrait de gestes tendres et se fendait en quatre pour être une femme au foyer irréprochable.
Une semaine jour pour jour après leur rencontre, il réserva un dîner aux chandelles, sur la terrasse d’un restaurant à Olhão, face à la mer, et au dessert il se lança :
« Alina, avec toi, je vis un rêve éveillé : tu es la femme de ma vie… Veux-tu m’épouser ?
– Oh Adriano, je t’ai aimé au premier regard ! Je ne peux imaginer ma vie sans toi !»
Elle fondit en larmes en lui sautant au cou et répondit que oui, elle l’épouserait, dès le lendemain si c’était possible. Ils commandèrent du champagne pour fêter leur future union, dormirent au Marina Hotel, et ne rentrèrent à Alcoutim que le lendemain matin, pour se rendre directement à la Câmara 1212 afin d’entamer les démarches administratives pour leur mariage.
L’officier d’État civil de la Câmara leur donna la liste des documents à fournir. Les démarches prirent peu de temps car Alina avait des relations au gouvernement brésilien et put transmettre les papiers en quelques jours. Le mariage fut fixé au 1er décembre1313, jour férié, afin que les invités puissent venir facilement. Ils avaient cinq semaines pour organiser le plus beau jour de leur vie, et Adriano tenait à ce que ce jour reste inscrit dans les annales d’Alcoutim. Il fit donc appel à une wedding planner qui s’occupa de tout : les faire-part, les enterrements de vie de jeune fille et de garçon, la décoration, le dress-code et leurs tenues, l’organisation de la cérémonie, le vin d’honneur à entrée libre, le repas gastronomique à la française, la fête, le DJ, le feu d’artifice… Tout se devait d’être parfait, elle avait carte blanche côté budget. Il avait même demandé un crédit supplémentaire à la banque pour financer le mariage ; le banquier accepta en voyant les documents fournis par Alina, qui se portait garante des dépenses. Les faire-part furent envoyés dans la semaine. Le mariage aurait lieu sur l’esplanade du Château, et le banquet à l’Espace du Guadiana. Adriano avait invité une centaine de convives, dont son cher cousin Ed qui avait répondu par l’affirmative. Alina, n’ayant pas de famille, avait invité quelques amis, mais un seul pouvait venir : Gustavo. C‘était déjà ça, il serait son témoin. Adriano, quant à lui, avait choisi son meilleur ami d’enfance, qui était GNR1414 à Alcoutim : Tiago.
Le grand jour arriva enfin, et vers 16h15 ils se dirent oui pour la vie. Elle portait une magnifique robe sirène blanche, elle était éblouissante de beauté. Lui, portait un costume cintré vert émeraude pour sublimer les yeux de sa dulcinée. Les invités étaient quant à eux en vert et blanc. Le vin d’honneur eut un grand succès et presque tout Alcoutim avait fait le déplacement. Adriano était heureux. Eduardo était même venu le féliciter. En regardant son épouse évoluer au sein de sa famille, il se dit qu’il avait trouvé l’amour, le vrai, avec un grand A, sans avoir à mettre son plan à exécution ni à profiter de la naïveté d’une femme. Il réalisa alors qu’il n’aurait plus à travailler, grâce à la fortune de son épouse, et vivrait la vie dont il avait toujours rêvé en secret. C’était vraiment le plus beau jour de sa vie.
Alina avait choisi plusieurs robes pour ce jour si particulier : une pour la cérémonie et le vin d’honneur, une pour le repas, et enfin une dernière pour le bal. Elle s’était éclipsée une première fois avant le début du repas pour aller se changer sur son bateau. Une fois le repas fini, le medronho 1515 coulait à flot, la soirée battait son plein, lorsqu’elle glissa à l’oreille de son mari :
« Mon chéri, ne t’inquiète pas, je pars au bateau pour me changer, Gustavo m’accompagne car le temps est incertain, il y a quelques gouttes, il me tiendra le parapluie…
– Ne traîne pas, nous avons l’ouverture du bal à faire !
– Justement, je serai plus à l’aise dans ma dernière robe. Tiens… »
Elle lui tendit un coffret de velours rouge. Il l’ouvrit : c’était une magnifique Rolex gravée « Amor eterno »1616. Il resta quelques secondes sans voix, l’enfila immédiatement et lui dit :
« Oh toi, Alina, tu sais que je t’aime ?
– Je crois que oui, mon cher époux, » répondit-elle en s’éclipsant.
Au bout d’une demi-heure, alors qu’Adriano n’avait pas vu le temps passer, le DJ vint le voir :
« Ce serait le moment idéal pour lancer le bal, Monsieur.
– J’attends mon épouse, elle ne saurait tarder, elle est partie se changer , lui répondit-il.
– Faites-moi signe dès qu’elle arrive.
– Sans faute, assura-t-il. »
Mais alors qu’il prononçait ces mots, un bruit assourdissant se fit entendre, les murs tremblèrent, des verres tombèrent, un enfant se mit à pleurer. Quelques hommes sortirent et revinrent trempés : un orage venait d’éclater, et sans nul doute la foudre était tombée sur le paratonnerre de l’église. Adriano prit son portable, appela Alina pour savoir si tout allait bien, mais n’obtint aucune réponse. Il essaya celui de Gustavo, sans résultat. Il se dirigea vers Tiago et lui dit :
« Alina est partie au bateau avec Gustavo pour se changer, ils ne répondent pas à mes appels, tu peux m’emmener sur le quai ?
– Bien sûr, on y va ! »
En sortant, ils sentirent une odeur de brûlé et virent une épaisse fumée noire qui s’élevait du bas du village. La sirène des pompiers hurlait déjà.
« La foudre a dû tomber sur une maison, ne traînons pas pour ne pas les gêner… dit Tiago en sautant dans la voiture.
– C’est quoi cette sonnerie ? demanda Adriano
– Mince, c’est mon bip, attends une seconde, faut que je regarde, je suis d’astreinte, c’est sûrement une urgence ! »
Il regarda son bip et son visage se décomposa. Le message disait : « bateau en feu sur le quai, appel à tous les agents disponibles pour assurer la sécurité des riverains et des pompiers ». Il hésita un instant et le lut à Adriano. Celui-ci sortit de la voiture et se mit à courir sous l’orage en direction du quai.
Quand Tiago arriva à son tour, Adriano était à genoux, devant le bateau d’Alina dont il ne restait que la carcasse en feu, et hurlait :
« Alina ! Alina ! Alina ! ».
Les pompiers hurlaient eux aussi :
« On arrive trop tard, il n’y a aucun survivant ! »
Tiago essayait de prendre son ami dans ses bras pour qu’il recule, mais Adriano était comme fou de rage et de désespoir. Ce n’est qu’avec l’aide de son chef qu’il réussit à le mettre à l’écart. Il expliqua en quelques phrases la situation dramatique au capitaine, qui lui répondit :
« Emmenez-le au poste, on l’interrogera quand il sera en état. C’est bien notre veine, déjà qu’on a l’enquête sur la disparition de l’Espagnole sur le dos, maintenant ça…»
Tiago s’exécuta. Puis il passa annuler le bal et tous les convives donnèrent leurs coordonnées pour les besoins de l’enquête qui s’ouvrait.
Adriano, fou de douleur et sous le choc, fut finalement transporté à l’hôpital de Faro, placé sous sédatifs, et ne put aller répondre aux questions des GNR que quatre jours plus tard. Le capitaine laissa la parole à Tiago :
« Adriano, nous avons enquêté nuit et jour et ce que j’ai à te dire sera difficile à accepter…
– Ah, parce qu’apprendre que sa femme est morte quelques heures après son mariage, tu crois que c’est facile à accepter ? N’oublie pas que je suis veuf depuis quatre jours ! répondit-il sèchement.
– C’est plus grave que ça, Adriano. Nous n’avons retrouvé qu’un seul corps sur le bateau, et après autopsie il s’avère que ce n’est pas le corps d’Alina mais celui de la disparue espagnole.
– Quoi ? Comment ça ? Alina est vivante ? Mais où est-elle ? Et Gustavo ?
– C’est là que les choses se compliquent, mon ami. Tu n’es pas veuf, parce qu’Alina n’est pas Alina.
– Mais qu’est-ce que tu racontes ?
– D’après les autorités brésiliennes, Alina n’existe pas à l’état civil brésilien. Aucune trace d’elle dans quelque orphelinat que ce soit. Elle s’est créé une fausse identité, tout était faux : son passeport et ses documents pour le mariage ont été faits par d’excellents faussaires, le compte bancaire n’existe pas, tout comme la start-up qui n’a jamais existé, et le terrain sur les hauts de Rio… Le cabriolet est une voiture volée à Albufeira. Gustavo non plus n’existe pas à l’état civil brésilien, il est certainement son complice. Je suis désolé, Adriano, tu as été victime d’usurpateurs. Nous sommes maintenant à leur recherche avant qu’ils ne fassent de nouvelles victimes. »
Adriano resta silencieux quelques secondes, des larmes coulaient sur ses joues. Il regarda sa montre, eut un éclat de rire nerveux en comprenant qu’elle aussi était certainement une contrefaçon et dit avant de s’évanouir : « Je suis ruiné… ».
Karyne Lamidieu
FOOTNOTES
11 Festa de Alcoutim, deuxième week-end de septembre.
22 Concelho: division administrative portugaise de niveau local, équivalent d’une municipalité ou d’une commune voire d’une communauté de communes.
33 Au Portugal, un employé a 22 jours ouvrables de congés payés, soit 3 semaines et un jour, plus les 13 jours fériés légaux à selon les secteurs. Source : guia_trabalhadorestrangerio_FR.pdf
En France c’est 5 semaines de congés payés, plus les fériés et autres avantages selon les secteurs.
44 Charles Aznavour, Emmenez-moi ; https://youtu.be/0OrKMaeQUx0?feature=shared
55 A l’automne 2025, selon la mêm source que la note 3, le salaire minimum brut est de 870€ bruts par mois pour 40 h de travail par semaine, sur 14 mois, soit 1015€ bruts raportés à 12 mois.
66 Au Portugal le Chinois, la « loja chinesa » est le bazar à petit prix, l’équivalent des Foire Fouille, Gifi ou Action par exemple.
77 Festival de musique ayant lieu le troisième week-end d’octobre à Alcoutim, de son vrai nom Festival internacional de musica do Guadiana; musicaguadiana.org
88 Lion of Porches : franchise de prêt à porter portugaise au style chic decontracté à l’anglaise, un peu comme Burton en France dans les années 90.
99 Praia fluvial : plage fluviale
1010 Margem do Rio, https://web.facebook.com/musicanoteutempo
1111 Le Cap Saint Vincent est la pointe la plus à l’ouest de l’Algarve
1212 Câmara : équivalent d’une mairie
1313 1er décembre Restauração da Independência : Restauration de l’Indépendance, marquant la fin de la domination espagnole ; la guerre d’indépendance débuta le 1er décembre 1640 et fut soldée par la signature du Traité de Lisbonne le 13 février 1668.
1414 GNR : Guarda Nacional Republicana ; équivalent de la gendarmerie Nationale en France, on appelle communément les agents de la GNR des « GNR »
1515 Medronho : Eau-de-vie d’arbousier, souvent consommée en digestif
1616 Amor eterno : amour éternel
Biographie
Je m’appelle Karyne Lamidieu, je suis Française et vis dans le concelho d’Alcoutim depuis quatre ans. Je suis une jeune cinquantenaire. J’étais professeure des écoles en primaire puis en collège avec des élèves en grande difficulté scolaire. J’ai quitté la France pour changer de vie et je pense sincèrement que c’est une réussite. Je mène une vie simple mais riche de rencontres, d’apprentissages et de nouveaux défis : par exemple apprendre le portugais à plus de cinquante ans!
Je me considère comme une personne accessible, sociable, souriante, curieuse et épicurienne. J’aime rencontrer des gens, apprendre de leurs histoires et parcours de vie, partager avec eux en général. Je suis bonne cuisinière et je dis même que je suis une « Food addict ». J’aime faire du crochet et de la couture. J’aime également randonner et nager. J’adore les chats.
J’ai vécu en Angleterre pendant mes études et garde un attachement très fort avec ce pays, sa langue, sa culture et sa gastronomie. J’aime aussi beaucoup l’Italie mais je suis particulièrement touchée par le peuple portugais, par son parcours, sa résilience, son rapport à la liberté individuelle et son côté, de nos jours, pacifiste. J’essaie autant que possible de m’intégrer dans la communauté du concelho en participant à diverses activités proposées par la câmara comme les activités sportives (gymnastique et randonnées entre autres), certains ateliers (c’est d’ailleurs ainsi que je me suis mise au crochet) et la marcha de São João de Pereiro. Je suis aussi membre de l’association qui organise cet événement.
Quand Paul Doody m’a proposé de participer à ce concours de nouvelle, j’ai répondu présente immédiatement car l’idée d’écrire me trottait dans la tête depuis quelques mois. J’aimerais m’essayer un jour au roman « cosy mystery » mais je trouve toujours une excuse pour repousser l’expérience. Cette occasion m’a fait mettre le pied à l’étrier et je vous présente donc mon tout premier écrit : une nouvelle intitulée Coup de foudre à Alcoutim.
J’ai cherché à proposer une immersion dans la société portugaise telle que je la connais et l’appréhende, assez différente de ce qu’on peut nous montrer dans les « reportages façon carte postale ». J’ai eu l’idée de cette histoire en relisant certaines nouvelles de Maupassant, auteur français du XIXe siècle, qui, pour moi, reste une référence en la matière.
Je remercie donc Paul pour l’organisation de ce concours et me dois de citer ma chère amie et correctrice bénévole Maylis qui m’a fait sourire en me proposant ces mots comme biographie :
« Superbe brune aux yeux d’azur et au sourire ravageur, Karyne a raccroché sa cape de super-héroïne française pour s’exiler au soleil et y couler des jours paisibles entourée des ses amis à poils. » Après tout, nos amis sont les mieux placés pour parler de nous…
NB J’ai utilisé le site DeepL pour traduire ma nouvelle en anglais et en portugais, en espérant que mon intention première ne sera pas trop déformée.


